watch out, cause someone will beat you the same
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« T'es vraiment pas jolie Milli, tu fais rien pour t'arranger ? » Speed plante sa fourchette dans ses petits pois, elle lève à peine le regard vers les filles qui ont parlées, celles qui partagent son dortoir. C'est toujours la même chose, tous les soirs elles font des remarques, elles se moquent et elles rient, elles n'ont aucune consciences certainement. Et Cyrla n'arrive pas à comprendre pourquoi tant d'acharnement sur Millicent Bullstrode, Pansy a déjà tenté de lui expliquer que fut un temps, elle était beaucoup plus enveloppé que maintenant, et que de toute manière elle était creepy. Mais de tout ça, Cyrla n'a retenue qu'une chose : héroïne. Et depuis elle l'intrigue avec ses longs cheveux blonds, son air de poupée. Ouais, Speed doit être la seule personne de tout Poudlard a trouver un air de poupée à Milli, elle doit être la seule de tout Poudlard à se dire que les plus cons, ce sont les autres. Jamais elle ne l'avait remarqué avant quand elle venait faire chier les gens de Poudlard avec la bande de son ancien lycée, jamais elle n'avait remarqué ces yeux verts là. Jamais.
La Serpentarde se redresse un peu sur sa chaise et observe la blonde s'en prendre à Héroïne, elle la regarde rire et renverser son assiette, elle la regarde partir. C'est bien ce genre de filles que Speed déteste le plus au monde, ces barbies pré-fabriquées, ces pauvres connes sans cervelles. Bon dieu, qui l'avait punit à ce point pour la faire dormir dans le même dortoir que ce genre de filles ? Et une idée lui traverse l'esprit, Cyrla attrape son sac et se barre dans les dortoirs. Speed ne réfléchit pas vraiment, elle marche tout droit, et elle se dit que si un jour elle devait bien tomber amoureuse d'une fille, son esprit tordu choisirais Milli sans aucun doute. Les autres pouvaient bien aller se faire voir. Et alors qu'elle s'allume une cigarette dans le couloir -sans même penser aux sanctions- elle regagne la chambre qu'elle partage avec les autres écervelées là. Et elle prend son matériel, ses précieux outils qu'elle se trimbale presque toujours avec, ceux qu'elle ne laisserait pour rien au monde au club de mécanique. Et la voilà partie dans la salle de bain, l'une de ses précieuses mini-bombes entre les doigts.

Allongée sur son lit, Speed ne fait même pas attention aux filles qui entrent, elle a un livre sur les différents moteurs que l'ont peut retrouver dans les voitures de nos jours ouvert sur ses jambes, et elle s'applique à envoyer un sms avec son téléphone de la guerre. Milli rentre aussi, elle est comme un fantôme presque, elle occupe le lit à gauche de celui de Cyrla, et la brune lui jette un regard en coin avant de continuer son message. Elle appuie sur envoyer et un bruit sourd retentit, puis de l'eau tombe à l'intérieur de la salle de bain, comme s'il pleuvait dedans. Speed se penche un peu pour regarder ce qu'il se passe, l'air tout aussi intrigué que les autres, et pourtant, c'est sa bombe qui vient d'exploser au visage de la blondasse, qui vient de détruire son maquillage et son brushing parfait. Et alors qu'elle chouine, ses amies peroxydées l'emmènent en dehors du dortoir.
Quand la porte se referme, Cyrla, qui a déjà repris son livre entre les mains au-dessus de son visage, se rend compte qu'elle est seule avec Héroïne. Et d'un coup elle se transforme, devient nerveuse, elle gratte du bout de l'ongle la couverture de son bouquin, et alors que son téléphone vibre, elle ne prend même pas pour lire son sms. En fait elle se dit que jamais elle n'a pu parler avec Milli, et qu'elle ne la connaît pas du tout, et qu'elle ne sait même pas quoi dire pour lui parler. Alors Speed ne parle pas, parce que c'est plus simple que tout. La bombe a explosé, ça s'arrête là, elle a finit son ''travail'', ou plutôt elle a mit en œuvre son idée. Maintenant elle fait comme si de rien n'était, comme si tout ça ne venait pas d'elle et qu'elle s'en fichait, comme d'habitude. Elle reste dans sa bulle et c'est pas plus mal.

lurn form the show.

Vous connaissez cette mode étrange qu’ont les filles, celle de la grève du miroir ? Ou pour leur propre bien être et confiance en soi, elle décide volontairement de ne plus se regarder pendant une période déterminée ? Héroïne aurait aimé pouvoir faire pareil. Elle aurait s’aimer assez pour décider que ce morceau de verre ne dirige plus sa vie. Sauf qu’il en était autrement. Oui, Millicent Bullstode ne se regardait même plus dans la glace. Mais ce n’était pas pour suivre les préceptes novateurs du néo-féministe. Non, elle ne pouvait simplement plus le faire. S’observer ne serait-ce qu’un quart de seconde en était devenue insurmontable. Les lettres : « laide », « grosse » s’incrustaient dans la vitre sans qu’elle ne le veuille. Le déni, voilà où elle en était, tellement sûr d’elle, tellement certaine de ce qu’elle faisait qu’elle en oubliait qu’elle pouvait avoir tords, et que les autres pourraient avoir raison.

Elle les laissait piailler, ses petites connes arrogantes, peut-être parce qu’elles étaient tout simplement parfaite ? Pur délice des yeux. Dévoration de l’âme. Milli tuerait pour leur ressembler ne serait-ce qu’un peu. A tel point qu’elle en oubliait que c’était déjà le cas. Sa maigreur faisait peur, sa faiblesse donnait la gerbe. Victime facile. Cible puérile. Elle les visualisait toujours, leur voix dans sa tête, jamais elles ne partaient. Et y’avait Cyrla. Nouveau loup dans la jungle ? Ou simple mouton près à se faire dévorer ? La jolie blonde ne savait pas vraiment, seul un très mauvais pressentiment lui grignotait l’estomac. Les sauveuses suicidaires n’étaient pas du tout sa tasse de thé. Elles l’insupportaient. Surtout que cette brunasse venait de déclarer la guerre aux deux voisines de chambrés. Car elles avaient beau avoir une belle plastique, elles n’en étaient pas moins stupide. Vont-elles réellement se douter de qui aurait pu leur faire une farce aussi stupide ? A part, celle qu’elles martyrisent, et elles se vengeront. Sur Héroïne. Merci, Cyrla. Comme si elle avait besoin de ça.

Elle se retrouva alors devant la belle brune, allongé dans son lit. « Tu n’avais que ça à faire ? » La rage qui n’éclatait que rarement devant les autres, vola dans la pièce. Héro’ voulait la tuer. Littéralement. Elle pensait à tout ce qu’il allait se passer pour rattraper cette connerie monumentale, et sincèrement, elle n’avait qu’une seule envie, pleuré. « Pourquoi as-tu été aussi idiote ? On apprend rien dans le niveau A ? » Acerbe, immonde. Elle frappait là, où ça pourrait possiblement faire mal. Elle ne connaissait pas assez l’autre pour réellement pouvoir l’écraser en vol. Il ne lui restait plus que le tâtons, et le trop plein de parole. Gosh, que cette folle lui rendait la soirée difficile.

« Tu n’avais que ça à faire ? » Putain, Speed sérieux, comment t'arrive toujours à te foudre dans la merde comme ça ? La voix de Milli, qu'elle ne connaissait pas, éclate dans le dortoir, éclate en colère, éclate comme la foudre. Et Cyrla est le seul paratonnerre dans le coin. Non sérieusement, c'était une journée de merde, y avait pas à dire. Et pour la première fois qu'elle entend la voix de Héroïne, elle se dit qu'elle aurait préféré l'entendre d'une autre manière, peut-être d'une voix plus douce, ça aurait été super. Mais non, Speed a fait exploser un robinet, et Milli semble se douter que c'est de sa faute. Comment elle sait, tiens ? Doucement, la Serpentarde repose le livre sur ses jambes et tombe nez à nez avec la blonde. Elle est tellement en colère, et Speed sait qu'elle a foiré quelque chose, et elle semble presque le regretter. Pas d'avoir réduit à néant les cheveux de l'autre là, mais plutôt parce que ça n'a pas eu l'effet escompté sur Milli, elle aurait aimé lui apporter une certaine revanche, quelque chose. Mais pas la colère. « Pourquoi as-tu été aussi idiote ? On apprend rien dans le niveau A ? » Oh Millicent, que cherche-tu a faire là ? Speed est en accord avec sa tête, mais son impulsivité prend rapidement le dessus sur elle, et la voilà déjà debout, face à face avec la blonde. Elle ne s'en rend même pas compte, que lorsqu'elle voit le regard de Héroïne et qu'elle observe un instant ses yeux.

Cyrla inspire doucement et se passe une main dans les cheveux, elle se mordille la lèvre un instant, signe que la nervosité prend place chez elle. Que dire, que faire ? Elle n'a pas vraiment d'explication à ça. Mais elle a plusieurs questions qui se bousculent dans sa tête. « Comment tu sais que c'est moi, Milli ? » qu'elle murmure, ne lui faisant pas l'affront de jouer la fille stupide en niant que c'était elle qui avait fait ça. Speed n'appelle pas Millicent par son surnom, on lui a dit que ce n'était pas forcément sympa quand on l'appelait comme ça, mais elle en meurt d'envie. Sans savoir pourquoi, elle est attirée par la blonde comme a une drogue, elle veut en savoir plus, toujours plus, et avoir encore un peu de sa voix même si c'est pour l'entendre lui gueuler dessus à nouveau. Comme de l'héroïne dans ses veines. Et bizarrement tout se bouscule dans la tête de la brune qui regarde Milli et qui se sent pousser des... des ailes, ouais, quelque chose qui y ressemble. Putain, mais elle a prit quelque choses, on avait mit de la drogue dans ses légumes ou quoi ? Mais y a personne pour l'aider ici, pour lui remettre les idées en place ? Elle se sent sur le point de dire n'importe quoi, de raconter toute les bêtises du monde.

« Et pourquoi pas, hein Millicent, qu'est-ce que ça fait ? Pourquoi t'as peur de toutes ces filles là, pourquoi tu fais ta tapette à rester dans ton coin et tout te prendre en plein dans la gueule ? » Les yeux bleus acier de Speed se posent sur la Bullstrode, sur son corps trop maigre et sur son joli regard vert, un peu ambré, elle l'observe et penche son visage sur le côté l'espace d'un instant. Son visage ne montre rien, Cyrla n'est pas très démonstrative, elle n'est pas tactile, elle n'a pas de self-control sur elle-même, mais Cyrla est franche et impulsive, et ça on ne peut pas lui enlever. Alors quand elle voit Millicent toujours en colère, toujours insultée, ça la révolte un peu, ça lui donne envie de taper sur les murs et sur les filles, envie de faire exploser des trucs à leurs figures. « Tu es jolie, Milli. » Elle murmure, doucement, et se dit qu'elle en a finit pour aujourd'hui, qu'elle ne devrait pas s'attarder encore, tout ça ne la regarde pas après tout, et même si ça la tue de devoir rester en dehors. Alors Speed se laisse retomber sur son lit, elle attrape son bouquin et joue nerveusement avec le coin supérieur gauche.

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Elle la regardait d’un air blasé. C’est dans ses moments-là que Millicent ne comprenait pas la race humaine. « Comment tu sais que c'est moi, Milli ? » Question idiote. A-t-on avis Tracey ? Qui était assez stupide pour faire une chose pareille ? Elles sont quatre dans la chambre, et personne d’autre n’a la clé de la chambre, alors à moins que l’une des deux pétasses ait la brillante idée de s’auto-aspergé, il ne restait que l’autre pour le faire. Héroïne ne répondit pas, elle ne faisait que l’observer, s’auto-flagellant mentalement de sa propre bêtise. Elle avait beau critiquer le peu de matière crise de Speed, n’empêche que celle qui avait trop ouvert sa bouche, et qui s’était laisser dépasser c’était elle. Et elle se retrouvait à lorgné l’autre dans le blanc des yeux sans rien se dire. Elle la regardait d’un air blasé. C’est dans ses moments-là que Millicent ne comprenait pas la race humaine. « Comment tu sais que c'est moi, Milli ? » Question idiote. A-t-on avis Tracey ? Qui était assez stupide pour faire une chose pareille ? Elles sont quatre dans la chambre, et personne d’autre n’a la clé de la chambre, alors à moins que l’une des deux pétasses ait la brillante idée de s’auto-aspergé, il ne restait que l’autre pour le faire. Héroïne ne répondit pas, elle ne faisait que l’observer, s’auto-flagellant mentalement de sa propre bêtise. Elle avait beau critiquer le peu de matière crise de Speed, n’empêche que celle qui avait trop ouvert sa bouche, et qui s’était laisser dépasser c’était elle. Et elle se retrouvait à lorgné l’autre dans le blanc des yeux sans rien se dire. « Et pourquoi pas, hein Millicent, qu'est-ce que ça fait ? Pourquoi t'as peur de toutes ces filles-là, pourquoi tu fais ta tapette à rester dans ton coin et tout te prendre en plein dans la gueule ? » Impassible. Telle une statue de marbre elle laissait débité Amphé toutes ses conneries. Car c’était que ça. Des conneries. Héro n’avait pas peur, et certainement pas d’être aussi stupide que leur voisine. Elle savait juste quel combat mené, appelez ça de l’auto-persuasion si vous voulez, mais Eléonor n’avait jamais été lâche. De toute façon gueuler après des cons ne les rendaient pas moins bête, juste sourd.

Désintéressé, la jolie brune donna le coup de grâce : « Tu es jolie, Milli. » La blonde se tendit. Un rire immonde, le pire qui soit, sorti de sa gorge trop sèche. Son timbre était rocailleux, rauque, symphonie mortuaire. A quoi jouait cette sale pétasse parfaite ? Non sérieusement, elle en avait d’autre ? « Mon nom c’est Héroïne, Davis. Le reste tu t’en tapes. » Grinçante, vicieuse, parfaite serpentarde, parfait petit monstre. Ils l’avaient créé, ils n’avaient pas à pleurer devant sa haine, devant son ignominie. Elle voulait que Tracey la haïsse, qu’elle ait mal autant qu’elle. Stupide ? Gamin ? Elle s’en foutait. Rien n’importait. Juste que cette idiote abandonne. « Est-ce que je m’occupe de tes histoires avec Marcus ? Non. Alors ne fout pas ton nez dans les miennes. » Ce qu’il faut bien comprendre c’est que la martyrisé ne détestait pas Cyrla. Elle pleurait souvent devant sa débilité, mais appréciait fortement sa brillance devant les bombes. Non, Héro’ l’aimait plutôt bien, elle ne l’emmerdait jamais, ne lui cherchait pas des noises. Sauf qu’aujourd’hui, La brune avait décidé de faire la seule chose qu’elle ne supportait pas. La sauver.

Speed n'est pas la mieux placée pour juger Millicent, pour savoir si c'est de peur ou autre chose, mais tout ce qu'elle voit c'est qu'elle encaisse jour après jour, sans rien dire, sans rien faire. Quelque part, Cyrla l'admire de se montrer si indifférente, elle n'est pas du tout de ce genre elle, elle est la première à sauter au cou des autres et tenter de les étrangler. Speed elle n'arrive pas à se détourner et à marcher, à encaisser. Elle est comme ça, elle agit sans réfléchir, comme là, mais pour elle c'était une bonne idée, elle savait où placer ses chères petites bombes, et c'était souvent dans des actions qui avaient un certain intérêt à ses yeux. De plus, elle était connue comme la fille qui ne peut pas voir les pimbêches en photo, donc ce n'était même pas étonnant en fait. Et couchée sur son lit, Speed se dit qu'elle devrait peut-être commencé à reconsidérer ses actes avant de les exécuter, non ? Et lorsqu'elle entend le rire de Millicent, elle se dit qu'elle aurait mieux fait de la fermer. Putain. Cyrla redresse son regard sur elle, sans ciller, elle l'observe. Elle a foutu la Serpentarde en colère alors que c'était bien la dernière chose qu'elle voulait. « Mon nom c’est Héroïne, Davis. Le reste tu t’en tapes. » Charmant. Et elle se redresse un peu pour la regarder, elle s'assoit en tailleurs face à elle et l'observe. Pourquoi la considère-t-on comme ça ? Enfin la manière dont on la traite. Faut dire que Speed ne sait rien de la Bullstrode, rien mis à part son ancien physique, ce n'était peut-être pas de son droit d'intervenir comme ça. Non.

« Est-ce que je m’occupe de tes histoires avec Marcus ? Non. Alors ne fout pas ton nez dans les miennes. » Et, enfin, Speed lève les yeux au ciel, petit signe d'agacement venant de sa part. D'accord, Héroïne lui faisait payer le coup de la bombe, mais c'était stupide. Elle n'aurait pas pu juste accepté cette petite revanche et se taire, sérieusement ? Ca allait beaucoup mieux quand elles ne se parlaient pas. Et pourtant, Speed aurait aimé que ça arrive tôt ou tard. Parce que Millicent est bien plus jolie que certaines filles des Serpentards, bien plus jolie que Daphnée, ou même qu'elle-même. Ouais, pour Cyrla c'était simple : Milli était carrément plus jolie que ce que les autres s'époumonaient à lui crier. Toutes des imbéciles, même les mecs s'y mettaient, c'est qu'ils passaient à côté d'une bonne meuf sans même s'en rendre compte, tous aveuglés. Et c'est peut-être parce que Cyrla a rejoint la bande plus tard qu'elle n'a pas eu cette même vision, ce même flou permanent devant les yeux. « Héroïne, Milli la moche, la grosse, ouais je les ais tous entendus en arrivant ici. Je ne sais pas ce que ces gens t'ont fait à force, mais avec moi ça ne prends pas, j'vois pas la même chose qu'eux Milli. Alors t'aura beau essayer tout ce que tu veux, mais je ne te considérerais pas comme le monstre qu'ils te forcent à être. » Et la voilà qui hausse les épaules, parce que c'est aussi simple que ça, Speed elle s'en fou, parce que Millicent est jolie, elle a ce petit quelque chose. Peut-être un peu trop maigre maintenant, mais elle l'a quand même. Alors les autres peuvent s'acharner, et Milli aussi, elle ne risque pas de changer d'avis si facilement.

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Deux chiens de Fayence. Elles ne faisaient que se regarder. Cette conversation ennuyait Millicent. Réellement. Elle ne voulait qu’une chose, allée au lit. Les paroles de la brunette tombaient dans l’oreille d’une sourde. Héroïne ne comprendrait pas ce qu’elle essayait de lui enseigner. Jamais. C’était encré dans son code génétique. Elle était immonde, pur rejet de la société, vomis des autres. Elle n’était pas belle. Elle n’était pas mince. Elle n’était pas jolie. Elle était un amas de gras, de laideur, de chair matelassé. Elle était un monstre. Une immondice. Elle ne devait même pas exister. Elle avait de la frapper, de lui faire ravaler ses honteux mensonges. En cet instant, elle la haïssait. La détestait d’essayer d’ébranler une vérité. Car elle le savait. Elle le savait. Et Cyrla, lui donnait l’espoir, oui l’espoir qu’elle tout ceux en quoi elle croyait, que tout ce qui la torturait soit faux. Faux. Faux. Faux. Mais tout était vrai. Vrai. Vrai. Vrai. Elle voulait hurler. Elle voulait crier. Arracher à cette fille bien trop belle toute sa beauté, la lui prendre et se la garder. Se l’injecter à coup de seringue. Elle voulait la voler. La violer. « Héroïne, Milli la moche, la grosse, ouais je les ai tous entendus en arrivant ici. Je ne sais pas ce que ces gens t'ont fait à force, mais avec moi ça ne prend pas, j'vois pas la même chose qu'eux Milli. Alors t'aura beau essayer tout ce que tu veux, mais je ne te considérerais pas comme le monstre qu'ils te forcent à être. »

Tait-toi. Tait-toi. Sale garce. Salope. Tait-toi. Oui elle était Milli la moche. Milli la vache. Non, elle n’allait pas s’écrouler en pleure et commencer à lui raconter tous ses souvenirs horribles. On n’était pas dans un putain de film romantique. Après elle ne trouverait pas l’amour de sa vie. Elle ne finirait pas par s’accepter. Car il n’avait rien à accepter. Juste une vérité à assumer. Et Héroïne l’assumait. Elle était une héroïne. Une putain de fille forte. Elle ne laisserait pas cette gosse la faire changer. « Tu veux quoi Davis ? Que je décide d’un coup comme que je suis jolie. Que je dois m’accepter. Que je dois me rebeller. Et qu’on devienne les meilleurs amis du monde ? Je ne te hais pas, Davis. Non, je t’aime bien même. Mais rien de ce que tu diras ne changera les choses. Je suis grosse. Je suis moche. Ils ont raison. Et tu le sais. Je ne veux pas de ta pitié. » Elle s’arrêta. Comprenant qu’elle avait hurlé. Voyant qu’elle n’avait plus de souffle. Et qu’elle avait dit sa plus longue phrase depuis le primaire sans s’arrêter. Tout ce qu’elle voulait c’était courir. Prendre les jambes à son coup. Mais elle n’y arrivait pas. Elle était coincé, les deux pieds dans le sol, spectatrices de son propre massacre.

Cyrla regarde le sol, un instant, elle réfléchit. Et son regard se relève vers Millicent, elle se dit que dans deux secondes elle va se prendre la baffe de sa vie, mais au moins elle l'aura mérité, ça lui apprendra peut-être à pas se mêler de la vie des autres. Faut dire que Speed elle est pas comme ça, elle s'en fiche bien de ce que les autres vivent, mais Milli... merde, elle n'arrivera jamais à comprendre pourquoi elle n'est pas reste aveugle comme elle le fait si bien avec les autres. Peut-être parce qu'on ne peut passer à côté de l'héroïne de la bande. Ce nom a tout pour plaire, sans doute, en tout cas Cyrla se sent attirée. Tant pis, les emmerdes elle connaît, alors elle a pas peur de se prendre des coups dans la gueule. Elle va juste serrer les dents et ça passera tout seul.
« Tu veux quoi Davis ? Que je décide d’un coup comme que je suis jolie. Que je dois m’accepter. Que je dois me rebeller. Et qu’on devienne les meilleurs amis du monde ? Je ne te hais pas, Davis. Non, je t’aime bien même. Mais rien de ce que tu diras ne changera les choses. Je suis grosse. Je suis moche. Ils ont raison. Et tu le sais. Je ne veux pas de ta pitié. » Speed est pétrifiée sur son lit, elle observe Héroïne et elle ne sait plus quoi faire. Elle a crié. Non, elle a hurlé. Elle a hurlé tellement fort qu'elle en reste sans voix, Speed, et qu'elle ne sait plus quoi faire. C'est pire que la gifle. C'est pire que tout. Elle a mit Milli en colère, elle l'a fait sortir de son mutisme, et tout ça pour gagner quoi ? … des hurlements. Cyrla est effarée, elle ne le montre pas, mais bon dieu, pourquoi elle a fait ça ? Elle ne voulait pas ça, pas que Héroïne devienne colérique, qu'elle se transforme en Millicolère. Elle a putain de foiré. Mais quelque part, dans tout ça, Millicent a dit qu'elle l'aimait bien, et faut croire que ça a apaisé un peu Speed, que sa haine pour le monde s'est enfin un peu apaisé.

Et Speed ne bouge pas, parce qu'elle ne sait toujours pas quoi dire. Et la porte s'ouvre sur leurs colocataires, sur les meufs qu'elle déteste, celles qui traitent Héroïne de tous les noms. Les hurlements de la blonde ont du les mettre en joie, les faire courir pour pouvoir enfoncer encore plus leur proie préférée, la regarder s'enfoncer. Merde. Speed serre les dents mais elle est déjà debout, elle est trop impulsive pour se contenir, des fois tout se passe tellement vite qu'elle ne le remarque même pas. Un jour elle finira mal sans s'en rendre compte. « Dégage ! » Non, ce n'est pas à Millicent qu'elle s'adresse, mais à la botoxé à la porte. « Ou la prochaine fois j'te fou le feu à tes cheveux. » Et elle part, la porte se referme. Elle sait qu'elle va s'en prendre plein la gueule un de ces quatre, c'est le genre de meuf qui aime bien les humiliations publics, mais Speed s'en bat la race.
Elle s'approche de la fenêtre et l'ouvre, elle sort un paquet de cigarette et s'en allume une, ses doigts tapotent nerveusement sur le rebord de la fenêtre. La chose nerveuse, la colérique, Speed ne sait pas canaliser ça. Elle ne sait pas s'y faire, elle ne sait pas quoi dire, elle ne sait pas quoi faire, elle veut que Millicent ouvre les yeux et qu'elle arrête de se laisser traiter de la sorte par ce genre de filles là. « J'ai que de la pitié pour les connes, Milli, comme ces meufs là. Alors te mets pas dans le même sac. Mais okay, t'as raison, t'es moche et grosse. Si c'est ça que tu veux entendre, alors je me ferais une joie de te le répéter tous les jours, mais sérieux... » Speed tourne un peu sa tête vers Millicent et la regarde, elle se mordille la lèvre un instant, elle calme sa colère. Elle regrette déjà sa phrase. Elle n'a pas envie de lui dire qu'elle est moche et grosse tous les jours. Putain, elle foire tout. « … laisse tomber, compte pas sur moi pour te dire ça, Milli. Héroïne, je veux dire. Et puis merde. Tu veux une clope ? » Et elle lui tend son paquet.